Conception de l'humanisme concernant la protection animale

Bonjour,
sujet très important dont la complexité est telle qu'il ne faut pas faire de généralité à partir d'exemples ciblés.

Je suis plus que favorable au (re-)développement de ce qu'on appelle les circuits courts, afin de permettre aux agriculteurs de valoriser directement leur production auprès des consommateurs, sans passer par des intermédiaires. Ceci doit leur permettre de vendre à un prix convenable dont ils peuvent tirer un revenu décent, tout en assurant au consommateur la garantie (?!!) d'un produit de qualité à un prix inférieur à celui qu'on trouve en magasin.

Cependant, au-delà de cette considération avec laquelle tous doivent être d'accord (a priori), sauf ceux qui travaillent et / ou détiennent les magasins de distribution, je vous donne un exemple de tentative dans ce sens.

Prenons l'exemple du lait cru, et de sa vente directe au consommateur. Se mettent en place actuellement des distributeurs automatiques de lait cru. Cette idée est venue du fait que le lait vendu à la laiterie varie entre 20 et 30 centimes du litre payé au prducteur. Le lait vendu directement au consommateur est à 1 euro en moyenne. Pour que le système du distributeur soit "rentable" -pour couvrir son achat ou sa location, son entretien, etc ... - il est nécessaire d'arriver à un débit journalier de plus de 50 litres de lait. On nous en promettait 300 installés en Bretagne rapidement. Il n'y en a qu'une dizaine. Et les premiers sont fermés car le débit n'est pas assez élevé pour atteindre le seuil de rentabilité.

Autres remarques, qui ne remet pas en cause le bien fondé de ce post, mais qui permet simplement de recadrer les choses, comme le dit Rochellou.

Le marché européen est protégé de la viande sud américaine car les producteurs ne peuvent garantir la traçabilité de la viande. Les viandes américaines sont également interdites pour la plupart à cause de l'utilisation des hormones, utilisation interdite dans toute l'Europe.
Les veaux à l'attache en permanence sont interdits depuis depuis 1994 par arrêté ministériel, reprenant une directive européenne de 1991, transposable dans les droits nationaux de tous les pays constituant l'UE.
Les nouvelles normes bien être pour les truies imposent l'élevage en bande pour les gestantes.
Et tout animal amené blessé ou malade à l'abattoir se voit saisi et détruit en partie ou en totalité par les services de contrôle présents pour garantir la qualité des produits mis sur le marché. Autrement dit, un éleveur n'a pas intérêt à amener un animal dans ces conditions car il perdra de l'argent, et risquera un PV.
Maintenant, juste une dernière anecdote concernant les fruits et légumes venant d'Espagne. Les fraises d'Espagne sont élevées en serres avec jusqu'à 24 traitements différents pendant leur croissance. La plupart des travailleurs sont des "clandestins" nord africains qui sont renvoyés chez eux au bout de 18 à 24 mois car ils sont malades des traitements qu'ils passent sur les plans. Et c'est plus rentable de les renvoyer chez eux, car d'autres attendent devant la porte.
Dernière remarque : ne jetez pas la pierre aux agriculteurs, à qui la société de l'après guerre (39-45) a demandé, et ce jusqu'à une période très récente, de produire massivement pour non seulement nourrir la population, mais de devenir un fleuron économique mondial dont les produits servent à l'Etat pour se positionner en tant que puissance économique de 1er niveau. Mais on ne fait pas d'omellette sans casser d'oeufs. Pour avoir un poulet à pas cher, il faut qu'il grossisse vite, et valorise ce qu'on lui donne. Il faut également produire en quantité, vu le niveau de la population mondiale. Ainsi, un poulet 1er prix a une durée de vie de 31 à 34 jours. Les souches ont été sélectionnées pour cela.

A nous tous, consommateurs, de savoir donc ce que nous voulons. Et de faire les choix en conséquence, sans jeter la pierre à ceux que l'on a incité à être ainsi.