Dossier Equitation: Le Débourrage

Il fallait bien que de nouveaux sujets voient le jour, je suppose que le sujet a déjà été abordé plusieurs fois sur le forum mais ce que je vous propose ici c'est de partager vos expériences en matière de débourrage
On m'a toujours dit: "les arabes sont très faciles à débourrer". Qu'est-ce qui permet aux gens de l'affirmer, et pourquoi les arabes seraient différents des autres chevaux en matière de débourrage? Acceptent-ils vraiment le cavalier plus facilement que les autres races en général?

Vers quel âge commencez-vous le travail?
Avec quel matériel, quel type de mors, selle, etc?
Quelles sont les étapes que vous suivez, dans quel ordre et selon quel schéma?
Avez-vous rencontré des problèmes au cours de certains débourrages, pourquoi, comment, avec qui, où, mais où est donc ornicar?
Avez-vous remarqué des différences entre le débourrage de chevaux arabes et d'autres races?
Quelles "doses" de travail, et quelle est la part "travail monté / travail au sol"?

Bref partagez vos expériences, avis, problèmes rencontrés, solutions trouvées, et... photos!!!

Moi je n'ai jamais débourré un arabe, beaucoup de race différentes mais pas encore d'arabes. Enfin j'en ai monté qui était tout juste sortit du débourrage.

Moi je pré-débourre a 2 ans et demi environ suivant la croissance du poulain. Un cavalier monte environ 2 fois dessus si tout ce passe bien ils retournent au prés jusqu'en septembre prochain pour préparé la saison de 4ans.
Pour le mors, en général c'est un mors à aiguille en cahoutchou ou en cuir, pour la selle une vielle selle usé pour les débuts.
Je débourre plus en moins vite suivant chaque cheval, si je ne le sens pas prêt je n'avancerai pas dans le travail. Chaque cheval est différent. Tout d'abord ils sont longés en filet, ensuite avec un surfaix pour les habitués à la sangle et si tout va bien selle. Ensuite en "sac a patate" et à califourchon. Les étapes vont plus ou moins vite suivant chaque cheval
Non, je n'ai jamais rencontré aucun problème. Si on ne brûle pas les étapes et que l'on attend que le poulain soit prêt il n'y a pas de raison
Pour la dose de travail, j'essaye de les prendres tous les jours plus ou moins longtemps suivant comment ce comporte le poulain. Ensuite au travail ( à 3 ans ) je les prends tous les 2 jours voir 3.

Et voilà

Tous nos poulains sont rapidement manipulés depuis tout petit, donc une part du travail est déjà là...
2 étapes de pré-débourrage:
18 mois travail au sol à pied (respect du cheval, recule en main, déplace hanches, épaules...mais c'est un travail quotidien depuis tout depuis aussi..), 1er essais de travail longe (apprendre à tourner, 1er ordres dans ce contexte...)
2ans et demi, travail en longe, maîtrise des ordres et des allures, présentation et mise en place selle, brides, et tout harnachement nécessaire...

Débourrage année des 3 ans
Apprendre le montoir, supporter le poids du cavalier (en sac à patate), puis en selle!!
Une fois en selle début d'apprentissage des directions avec aide à pied
Enfin le vrai travail du cavalier peu commencer!!

J'ai débourré de nombreux chevaux, arabe et autres sans grandes spécificités. J'ai surtout constaté des différences de rapidité dans la compréhension et les résultats en selle liés à ma méthode plus qu'à la race (mes premiers débourrages étaient "classique", actuellement les méthodes sont orientées équitation western).

Du point de vue de ma propre expérience:
Dans le travail à la longe, l'arabe est plus facilement mis sur le cercle et comprend plus vite les ordres (j'ai eut moins de problèmes de chevaux qui "embarquent" ou qui font "face" en longe avec des arabes qu'avec d'autres races)
Pour moi la grosse différence est en selle, dans la rapidité de compréhension des ordres, la finesse des aides (en règle général, j'ai actuellement 2 arabes qui me font découvrir qu'il y en a des très très coooool (un peu trop..).
Pour moi le gros bémol de l'arabe est lié au galop (c'est l'allure qui me pose le plus de problème car bien souvent ils ont tendance à se coucher fortement dans les incurvations, et bien souvent ils sont désunis, c'est un problème lié aussi au fait que leur souplesse leur permet d'assurer les demandes du cavalier sans être bien en place.) Mais ce n'est qu'une généralité, certains sont naturellement très équilibrés et d'autres pas du tout...

Je trouve beaucoup plus facile de débourrer jeune. Mes seuls écueils ont été sur des poulinières de plus de 7 ans (mais cela est peut être du au fait que comme pour les jeunes, je ne les travaillais pas de façon très régulières et elles auraient davantage mérité plus d'assiduité dans la durée...). Mais cela ne concerne que moi car bon nombre d'éleveurs et propriétaires m'ont dit avoir débourré sans problème des juments de plus de 10 ans, et j'ai eut une cliente qui a fait un débourrage sur une jument de 14 ans avec grand succès!!

Il est difficile de mettre par écrit les principes du débourrage et nos méthodes, ce sont des généralités et les arabes sont comme les autres chevaux, certains sont très souples et comprennent très vite, d'autres sont particulièrement raides et ont besoin de plus de temps pour comprendre...
UNE vérité absolue, l'arabe est la race la plus proche de l'homme, d'où une vraie confiance en son cavalier et soigneur, mais aussi une vrai attitude catastrophique si le soigneur n'est pas compétent!!

Excellent sujet, Gaëlle !

Alors, chez moi : je débourre peu à l'heure actuelle car je vends tout poulain. Par contre, avant, je débourrais des chevaux extérieurs et j'ai débourré Titi et mon premier étalon Liber et tous mes autres chevaux précédents (et j'ai fait le travail de mise en extérieur de mes juments). Mon opinion est que le cheval arabe est particulièrement facile à débourrer si il a confiance en la personne qui le travaille. Celui qui débourre doit aussi avec une sensibilité en harmonie avec le tempérament fin et sensible de l'arabe. Il doit "sentir" son cheval et savoir anticiper les réactions de crainte ou de surprise en apaisant le cheval et en lui apprenant à s'en remettre à lui.
Mon principe est que mes chevaux savent qu'ils peuvent me faire confiance, si je demande quelque chose, ils savent qu'ils n'auront pas de mauvaise surprise.

Je caresse beaucoup, je passe du temps à brosser, travailler à pied, apprendre l'immobilité, l'arrêt prolongé, l'attache, reculer en main, donner l'encolure des deux côtés, tourner sur les épaules et sur les hanches, etc. avant de monter.

Pour les poulains, chez moi, manipulation dès le premier jour. Licol, caresses sur tout le corps, je touche les yeux, la bouche, les organes génitaux, le ventre, le grasset, les pieds, les mamelles, etc. tous les jours durant une semaine, juste quelques minutes. Je tiens tout doucement par le licol et j'apprends à donner l'encolure, à marcher dans le boxe, à attendre à côté de moi, toujours en caressant beaucoup, le bébé doit ressentir du plaisir à être à mes côtés. Je brosse aussi longuement la mère, pour que le bébé puisse me découvrir à son rythme, en constatant combien sa maman aime mon contact. A une semaine, j'apprends le point fixe à la longe et à marcher en main avec maman à côté. Le travail de découverte de tout ce qui fera la vie d'un cheval adulte est effectué avec le bébé, marcher en main sur la rue, tuyau d'arrosage, tondeuse, transport, couverture, attache, etc. avant trois mois. Par après, je passe un ou deux fois par semaine un peu de temps à rappeler tout ce qui a été appris. Tout cela permet de composer un mental confiant, réfléchi et serein, le temps passé avec chacun varie selon le caractère de base du bébé.

Titi à 3 mois avec mon fils Robin



Voici les photos du jour où j'ai monté Titi pour la première fois. Elle avait quatre ans et je l'ai sellée (elle connaissait depuis longtemps selle, longe, etc.) un matin. Je l'ai mise au milieu de ses copines dans la piste et je suis montée en selle. En une séance elle tournait au pas et au trot aux deux mains. Je suis partie faire le tour du quartier tout de suite après, seule avec elle.







Et le week-end suivant, elle est partie pour sa première balade en extérieur.

C'est super de telles photos, moi je suis toujours toute seule, du coup je n'ai jamais de photos de mes chevaux montés ou en cours de débourrage...

Merci, oui, c'est chouette ! En ce temps-là, j'avais encore mon compagnon-photographe ... maintenant, c'est moi qui suis derrière l'appareil !

un vrai plaisir de voir de telles images

Citation :

1 Vers quel âge commencez-vous le travail?
2 Avec quel matériel, quel type de mors, selle, etc?
3 Quelles sont les étapes que vous suivez, dans quel ordre et selon quel schéma?
4 Avez-vous rencontré des problèmes au cours de certains débourrages, pourquoi, comment, avec qui, où, mais où est donc ornicar?
5 Avez-vous remarqué des différences entre le débourrage de chevaux arabes et d'autres races?
6 Quelles "doses" de travail, et quelle est la part "travail monté / travail au sol"?

déja le débourrage c'est quoi pour vous ?
chacun a sa propre définition du débourrage :
pour moi c'est l'acceptation du cavalier (donc embouchure et selle compris) aux trois allures en carrière/manège/extérieur, seul et en groupe à n'importe quelle position

ensuite vient le travail de fond et de dressage.

donc 1 : le débourrage chez moi commence au sevrage avec des excercices de bases comme habituer à la couverture, à porter un tapis etc, puis pose de la selle sans et avec sanglage, prise du mors etc etc. (pas évident à expliquer) en gros de 1 à 3 ans le poulain est habitué à tout, restera plus qu'à monter sur son dos l'hiver de ses 4 ans (oui je débourre vers 4-5 ans, j'ai tout mon temps et surtout pas d'impératif). Sachant que mon poulain actuel (et ma poulinière que j'ai débourré) est travaillé dans l'optique d'être présenter en qualification loisir et en concours modèle et allure endurance, donc il doit connaitre un maximum de chose.

2 : j'utilise ma selle de tous les jours, une wintec pro dressage (avec des étriers classiques au départ puis à la fin des kvall car je monte avec ca), le mors est basique au départ, mors à aiguille pour les directions, puis mors à olive, et ensuite je passe au mors goyo aga, le tout avec une main inexistante

3 : j'ai pas d'étapes de préétablie, je fais selon mon envie du jour, en petites séances à chaque fois mais je m'arrange toujours pour qu'on finisse sur un succès, donc je peux trés bien prendre l'envie de mettre la selle, avant d'avoir mis un tapis par exemple, de mettre le mors un autre jour etc, de faire la longe le dimanche qui suit, en gros ya rien de défini. Par contre je n'attaque pas une nouveauté sans que l'excerice précédent soit acquis de A à Z et qu'on est pas à revenir dessus.

4 : le seul cheval qui m'a posé souci au débourrage était un jeune hongre (ex entier 15 jours avant) sur lequel trop de personnes tournées autour (5 en tout y compris moi), il était déja traumatisé à la base lors d'une castration au cours de laquelle il s'est réveillé et a été fini à vif (avec 4 loubards costauds pour le maintenir). Arabe lignée course, il s'est réveillé être trés stressé et peureux de l'homme (masculin) n'acceptant le contact que de la gente féminine. IL a malheureusement fini au couteau ya 6 ans sans qu'on est pu lui grimper sur le dos en sécurité (j'ai pu le monter deux ou trois fois en extérieur aux trois allures avant qu'il nous explose à la figure)

5 : aucune différence pour ma part.

6 : de 1 à 4 ans exclusivement du travail à pied pour apprendre et faire mumuse, puis ensuite le travail à pied est presque réduit à sa plus simple expression quand je commence à monter à cheval. il se résume à faire maintenir les codes acquis et à décompresser, à changer de façon de travailler.
le simple fait que je mette les pieds au pré dans le troupeau suffit à faire du travail à pied (respect des distances, reculer lors de la nourriture, attendre son tour, se décaler à mes demandes, faire des cessions etc)