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La pluie ruisselle sur le chapiteau. A l'hippodrome, le ciel est gris. Les enfants du cirque jouent avec Idéfix, le chien tout jaune et rigolo. Les portes des caravanes sont closes. Et dans leurs enclos, chevaux, poneys, ânes et zèbre broutent et font les cent pas. Paisibles.
Pour Michel Clogenson, le régisseur, c'est une tout autre histoire. Il passe coup de fil sur coup de fil. Court de rendez-vous en rendez-vous. Et tourne comme un lion en cage. « On va s'en rappeler du Sud-Est », maugrée-t-il.
Le cirque Zavatta, installé à l'hippodrome Côte d'Azur, est en quarantaine pour 35 jours au moins, comme les 80 chevaux de course actuellement en box. C'est un arrêté du préfet, pris avant-hier à 8
heures (lire notre précédente édition), qui interdit à tout équidé de
rentrer ou de sortir du site.
« On va essayer de sauver les meubles »
A l'origine de cette quarantaine, un cas d'anémie infectieuse,
diagnostiqué sur une jument de Carcès dans le Var, venue se faire
soigner le 20 mars à la clinique de l'hippodrome. Cette maladie (non
transmissible à l'homme) « très dangereuse pour les équidés et pratiquement éradiquée en France », selon la Direction départementale des services vétérinaires (DSV) est transmissible par piqûres d'insectes. Soit un risque sanitaire « très faible », au mois d'avril.
N'empêche, tout le monde est coincé là.
« On va essayer de sauver les meubles », espère Michel. « Mais on ne tiendra pas 35 jours comme ça ».
Son seul espoir, et celui des 40 personnes qui travaillent avec lui dans le cirque : que la DSV du Var, où il devait planter son chapiteau près de Fréjus dès mardi, lui donne le feu vert pour s'installer...
Sauf que c'est loin d'être gagné. « Une enquête va être menée. Il faut qu'il n'y ait pas de chevaux à proximité du lieu d'implantation. Et éviter les lieux à forte concentration de moustiques ou de taons », explique le docteur Eric Coulibaly qui suit de près dossier à la DSV.
Des représentations supplémentaires
« C'est un peu exagéré », peste Michel. « Même pour la fièvre aphteuse, il y a 8 ans, près d'Agen, les gendarmes avaient fini par nous laisser passer ».
Alors, pour limiter la casse, le cirque va assurer des représentations encore toute la semaine prochaine. « Jusque-là ça ira à peu près, mais ensuite, les gens en auront marre d'aller au cirque », s'inquiète le régisseur qui ajoute : « D'autant que je ne sais pas encore si on va devoir continuer à payer la location du terrain ».
La bonne nouvelle, dans tout ce cirque, c'est que Robert Roucayrol, le
secrétaire général de la Société des courses, n'est pas un mauvais
cheval : « Mais bien sûr, que le cirque ne paiera pas la location du terrain » !