La flexion verticale

Je voulais avoir vos avis sur ce sujet qui fait souvent débat : quelle est la bonne position du cheval,tète/nuque notamment, dans une attitude rassemblée dans du travail sur le plat?

On voit souvent des chevaux encapuchonnés,"la tète dans le poitrail",la bouche grande ouverte ou au contraire fermée par une muserolle (voire deux!),la nuque n'étant plus le point le plus haut mais l'encolure.
Au final,cela donne un pseudo engagement de l'arrière main,mais bon l'esthétique du cheval la tète fléchie à l'extrème plait...
El les gens s'extasient souvent sur cette attitude poussée à l'extrème mais est elle la bonne??
On m'a toujours appris que la nuque devait etre le point le plus haut et le chanfrein vertical,perpendiculaire au sol,la ligne de dos étendue pour permettre un engagement des postérieurs sous la masse.
Aprés, tout dépend du travail recherché,du niveau de dressage du cheval (les amèricains privilégient une attitude trés basse et les espagnols au contraire trés haute) mais en règle générale,sur un carré de dressage,on voit de tout et certaines choses me dérangent car peu conforme à ce que l'on m'a apris.

Quels sont vos avis?

Ça ne va pas plaire à tout le monde, ce n'est pas académique, mais, personnellement, quand on en éprouve le besoin pour faire passer une étape à un cheval qui ne se met pas à tendre et muscler son dos comme on l'espèrerais, ça ne me gène pas que, transitoirement, on "encapuchonne" un peu le cheval (pas outre mesure!) à condition de ne pas prendre sur l'impulsion et que le cheval ne lâche pas la main. Si c'est ça ou travailler avec un dos creux, je préfère ça. Le but est de revenir ensuite à un chanfrein vertical. Mais pour orienter correctement ma monture, je passe parfois, sur certains chevaux qui ont tendance à creuser le dos parce qu'ils ont l'encolure imparfaitement greffée et/ou orientée, par un léger encapuchonnement comme exercice de gymnastique. Pas au début du travail, toutefois : il faut d'abord bien obtenir la mise en avant et commencer les assouplissemnents latéraux avant -disons en moyenne au bout de quatre-cinq mois de travail régulier. Ni tout le temps (c'est comme les rênes coulissantes : si on les utilise une ou deux fois par mois pendant deux ou trois mois, ce n'est pas la même chose que d'enrêner systématiquement).

Tout est question de dosage, l'emploi d'un léger encapuchonnement réfléchis comme le décris Alif ne me choque pas, tant qu'il est fait dans un but précis et sur un cheval capable d'en tirer un bénéfice. Mais on parle bien de "léger" encapuchonnement et non pas de forcing.

Actuellement, je travaille le mien dans une attitude très basse, un peu fermée ( mais pas plaqué ) justement dans le but de faire monter le dos tout en gardant une forte impulsion.

Et c'est avant tout un emploi temporaire, et non une façon de monter permanente. Une attitude avec la nuque comme le point le plus haut est l'aboutissement d'un bon dressage, mais, en ayant une encolure qui se porte et qui se tend, et non un cheval plaqué et comprimé.

Pour le reste, et c'est peut être à cela que fait référence Fany, je trouve , et ça n'engage que moi, que le dressage tel qu'il est actuellement visible sur les carrés internationaux est une aberration . C'est lourd, pataud, contraint, sans impulsion de derrière... On est bien loin de la légéreté du geste et de l'expression du cheval.

Je trouve que ça dépend beaucoup de la morphologie du cheval. Cette année, je monte une jument avec une encolure un peu courte mais très bien orientée, un dos facilement tendu, un rein naturellement souple MAIS une attache de tête un peu lourde et de grosse ganache. Ça a tendance à coincer là-haut, donc, je pense que je ne la travaillerai pas du tout dans l'attitude fermée que tu décris avec cette jument. J'ouvre, au contraire, l'angle de la nuque pour tenter d'assouplir latéralement. Mais, peut-être, quelques séances enrênées pour vaincre des résistances (notamment tendance à montrer sa gène en remuant la langue -elle a une muserole française non serrée.)

J'allais répondre comme Halif que l'encapuchonnement peut être transitoire. Et j'irai même un peu plus loin en disant que c'est une réaction courante du cheval qui passe d'une attitude tête en l'air à une attitude d'enfermement, dans le but de contourner le travail qui consiste à pousser dessous pour se tendre. ... C'est donc une attitude que prend assez facilement l'arabe, qui aime mieux naturellement trotter avec les jarrets loin derrière...
Par contre, il ne faut pas s'installer dans cette attitude, mais c'est également là qu'on voit l'importance d'un oeil extérieur, car on peut facilement se faire avoir...

Oui mais,
on vois regulierement des chevaux en dressage a haut niveau, très encapuchonnes....